Un produit haut de gamme se reconnaît à sa sophistication et sa symbolique. Par ailleurs, il s’identifie au message qu’il veut transmettre. Atteindre la perfection, la créativité singulière, pouvoir faire ressentir des émotions et exalter les sens des consommateurs, tout reste dans le ressenti, souvent subjectif.
Le visage du luxe est celui de la réussite sociale, de la capacité à apprécier la valeur du « beau ». Sa fascination vient de son besoin à constamment se réinventer, malgré l’évolution du monde qui nous entoure.
L’industrie du luxe contemporain, moteur économique
Le luxe en France regroupe tradition, savoir-faire et une pointe de folie obligatoire. Il est un accélérateur de l’économie tricolore. L’un des seuls domaines peu touché par la crise. Les maisons indépendantes des années 80, devenues aujourd’hui de grands groupes. LVMH, Richemont & Kering, mondialement connus, ont permis à la France de s’imposer comme premier pays du luxe. Précurseurs, anticonformistes, ces grandes maisons représentent 80% du marché international. Paradoxalement, la rentabilité insolente des produits de luxe monte en flèche, alors que les prix ont augmenté de 800% depuis 1979. Marge opérationnelle de plus de 40%, carnets de commandes en pleines explosions, savoir-faire générationnel indestructible et esprit novateur sont les clés de voute de l’industrie du luxe à la française.
Le luxe à l’international s’impose avant tout de manière fragmentée. La Suisse et l’Angleterre pour leurs horlogeries, l’Italie pour son cuir et son succès en haute couture, l’Europe du Nord pour ses productions motorisées (yacht, automobile). Le luxe se conjugue donc à l’international et à toutes les sauces. Il est pluriculturel et prometteur. Les autres puissances émergentes restent les bons clients de l’industrie. La Chine, le Mexique, les Etats-Unis, le Japon et enfin l’Europe de l’Est restent les consommateurs qui font vivre le marché du luxe dans le monde. Dans ces pays, les plus fortunés, au même titre que la classe moyenne, représentent une niche d’acheteurs en masse. L’Iran sera bientôt l’oasis des cosmétiques.
L’avenir du luxe
Le luxe commence à se populariser. L’industrie devient moins élitiste. La notion de « fuite du luxe » fait son apparition pour expliquer le changement d’habitudes des populations. Aujourd’hui, la qualité n’est plus le seul critère dans le luxe. Le SAV, la communication, le marketing, l’expérience client et tout ce qui s’apparente indirectement aux produits deviennent une nécessité. L’avenir du luxe n’est pas aujourd’hui contesté. Elle se développe avec les changements sociétaux, écologiques et technologiques. En corrélation à ce fort besoin de suivre l’évolution, le secteur du luxe doit trouver une solution à la montée des contrefaçons. Les cosmétiques, les parfums contrefaits deviennent non seulement un accélérateur de l’économie souterraine, mais également un enjeu sanitaire et écologique majeur. Le braconnage de matières nobles telles le cuir prend une dimension environnementale grandiose pour ce qui est de l’exploitation de certains matériaux sans démarche de développement durable. L’industrie du luxe se dit avant-gardiste, mais le monde actuel impose que chaque personne le soit tout en respectant notre milieu de vie commun.